LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Agriculture, Spécialté/Niche/Créneau 01 Février 2022

La terre et l’âme

Un ministère enraciné dans l’agriculture.

par Steve Werblow

L’inspiration divine frappe de toutes sortes de manières et à toutes sortes d’endroits. Pour la révérende Élizabeth DeRuff, ordonnée prêtre épiscopale et aumônière agricole, un champ de blé est un endroit parfait pour entrer en relation avec Dieu.

Dans un camp familial californien dont elle était l’aumônière et la doyenne, Rév. DeRuff avait rencontré en 2003 une femme, allergique au pain, qui ne pouvait communier. Élisabeth DeRuff a alors voulu explorer les liens entre la terre, la santé, la régénération et le blé.

« J’ai réalisé que c’était ma vocation », dit-elle. « Je voulais comprendre le lien entre l’Église, le blé et Jésus. Pourquoi Jésus a-t-il choisi du pain pour que l’on se souvienne de lui ? »

Le grand saut. En Angleterre, Élisabeth DeRuff a découvert les ministères agricoles et la thérapie grâce à la ferme. Elle a visité des fermes à vocation religieuse aux États-Unis. Elle a également étudié le monde des céréales anciennes.

une femme souriante avec un chapeau et gros plan d’un pain

Au-dessus. Rév. DeRuff rêve qu’Honoré puisse établir une ferme de blé et une boulangerie pour connecter les gens, apprendre et guérir. Le pain de Rév. DeRuff est un aliment de base de son ministère.

En 2014, Rév. DeRuff a réalisé sa première culture de blé sur la propriété du camp près de Healdsburg, en Californie. Elle a distribué la récolte aux églises, puis a fondé Honoré Farm and Mill, une organisation à but non lucratif du nom du saint patron des boulangers et des marchands de farine qui a vécu au 7e siècle.

Aujourd’hui, plusieurs agriculteurs du nord de la Californie hébergent ses parcelles.

Honoré invite des bénévoles pour s’occuper du blé. Rév. DeRuff préfère les petites parcelles moins d’un quart d’acre, car elles offrent une bonne matinée de travail pour adorer Dieu. Les volontaires plantent à la main, désherbent les rangs, moissonnent avec des faux et passent la récolte dans une batteuse à fagots. Ils s’assoient en cercle pour discuter et, bien sûr, ils rompent le pain.

« C’est la liturgie de la Parole et celle de la table, tout comme à la messe », dit DeRuff.

« Les participants viennent d’horizons très divers et aspirent à exprimer leur spiritualité », dit-elle. « Ce n’est pas une question de confession ou de tradition. Nous possédons tous ce noyau spirituel, les qualités universelles de nos traditions religieuses qui transcendent toutes les traditions. »

Les variétés transcendent aussi les traditions. Honoré cultive la Sonora, plantée par des padres espagnols, la Karun de Mésopotamie et la Hourani, une variété trouvée dans les ruines de Massada, l’ancienne forteresse juive.

Moulin à meule en pierre. Après le battage, le grain est moulu dans le moulin à meule en pierre monté sur remorque, que les membres d’Honoré ont transporté en 2018 à Austin, au Texas, pour préparer le pain pour la communion lors de la Convention générale de l’Église épiscopale.

Honoré vend des sacs de farine du moulin en ligne. L’organisation vend également sa farine aux adhérants du programme de l’agriculture soutenue par la communauté (CSA). Tous les trois mois, chaque boulanger reçoit 12 livres de farine, et les églises CSA en reçoivent 14 livres.

Des poignées de graines sont envoignées aux églises CSA pour qu’elles soient bénies et utilisées pour la prochaine récolte.

Communauté. Les livraisons aux églises CSA ont permis d’établir de nouveaux liens. « Comme la farine est livré aux églises, les boulangers doivent venir la collecter et ils peuvent la faire cuire ensemble sur place ou chez eux », explique Rév. DeRuff.

« C’est ce qui rend le blé si unique : la farine est liée au fermier, et le fermier à notre meunier, et notre meunier à tous les boulangers de l’église. Le blé a besoin d’une communauté. C’est ce que j’aime à son sujet. » ‡