LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

une femme dans un champ tenant des morceaux d’un plant de blé

Au-dessus. Jenny Spainhour, née aux Philippines, a épousé un fermier du Missouri et est tombée amoureuse de l’agriculture. Depuis la mort de son mari, elle dirige l’exploitation d’environ 1 400 acres dans le nord-ouest du Missouri.

Agriculture, Exploitation Agricole 01 Février 2022

Travail d'amour

Une veuve suit le chemin de son cœur.

par Dean Houghton

Ce qui suit est une histoire d’amour et non simplement une histoire quelconque sur le maïs, le soja ou le bétail...

Cette histoire parle bien d’agriculture — l’amour de l’agriculture, la gratitude pour la terre et l’héritage — mais tout commence par une romance. Il était une fois une jeune femme née à Ozamiz City aux Philippines.

Elle rencontra un producteur laitier du Missouri, de 50 ans son aîné, ils se marièrent, tombèrent amoureux, déménagèrent à l’autre bout du monde, dans sa ferme du comté de Livingston. Ils eurent des enfants, exploitèrent la ferme ensemble, mais après 13 ans de mariage, elle le perdit tragiquement d’un cancer.

« J’ai choisi d’affronter mes peurs », confie Jenny Spainhour, l’héroïne de notre histoire. Et il y avait de quoi avoir peur : elle était une veuve de 35 ans, une mère célibataire de trois enfants, une immigrante pour qui l’anglais est une troisième langue. Mais elle a choisi de suivre son cœur.

Et son cœur désirait qu’elle devienne agricultrice, une agricultrice américaine.

Plage de sable noir. Jennifer Abala est née sur Mindanao, une île du sud des Philippines, connue pour ses plages de sable noir et son climat tropical. Les temps étaient durs, mais Jenny était déterminée à améliorer son sort grâce à l’éducation. En 2006, elle parcourait Cebu City à la recherche d’un emploi pour payer ses études lorsqu’elle entendit parler d’un Américain qui avait besoin d’aide pour gérer les détails de son déménagement sur l’île.

Il s’agissait de Floyd Edward Spainhour, un vétéran de la marine à la retraite qui avait créé une exploitation agricole et élevé sa famille près du village de Bedford, dans le Missouri. Veuf, il voulait passer du temps dans ce paradis tropical.

Romance tourbillonnante. Floyd confia bientôt à Jenny qu’il avait une autre mission : trouver une femme. « J’ai trouvé ça drôle », dit-elle une surprise. Au bout d’une semaine, Floyd, 71 ans, demandait à Jenny, 21 ans de l’épouser. « Je ne t’aime pas », a répondu Jenny. « Je ne te connais que depuis quelques jours. »

« L’amour viendra », lui assura Floyd. Après avoir beaucoup prié et être passée outre les inquiétudes de sa famille, Jenny a dit « oui » et ils se sont mariés deux semaines seulement après leur rencontre.

Pendant deux ans, Floyd a fait de fréquents voyages aux États-Unis; et en 2008, Jenny a déménagé à la ferme. Même si elle n’avait jamais conduit de véhicule aux Philippines, Floyd a insisté pour qu’elle apprenne à conduire la camionnette et, plus tard, à faire fonctionner tout l’équipement agricole et à cultiver elle-même la terre pour pouvoir juger de la qualité des métayers.

Amour indéracinable. Floyd et Jenny ont eu un fils, Johann, en 2011 et des jumelles, Tawanda et Aerwana, en 2012.

Mais quelques années plus tard, Floyd a été atteint d’un cancer. La veille de Noël 2019, Jenny a perdu l’homme qu’elle avait appris à aimer.

Jenny a décidé que la meilleure façon d’honorer l’héritage de Floyd — et d’inculquer des valeurs à leurs enfants — était de continuer à faire tourner la ferme. Elle a agrandi l’exploitation à environ 1 400 acres.

Elle a trois métayers, mais exploite elle-même 88 acres, avec l’aide des enfants. « Ils apprennent la valeur du travail acharné et du dévouement », dit Jenny. « Ils ne le comprennent peut-être pas pour le moment, mais ils le percevront un jour. C’est notre mode de vie, et il est formidable. Les retombées sont inestimables. » ‡