UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE
Vue aérienne d'un site industriel avec des réservoirs de stockage, des bâtiments et des émissions de fumée.
Agricole   1er septiembre 2025

Énergie combinée

Les transformateurs s'associent pour se préparer à l'avenir.

par Steve Werblow

Le complexe de bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle regorge d'énergie. Il ne s'agit pas seulement de l'énorme flux de biocarburant, mais plutôt de l'énergie d'une mission commune : transformer les cultures locales en produits à plus forte valeur ajoutée grâce à des procédés biologiques comme la fermentation et l'action enzymatique.

« Nous voulons passer de la biomasse à des produits biosourcés grâce à des procédés durables », explique Florent Allais du Centre européen de biotechnologie et de bioéconomie (CEBB), le centre de recherche du complexe.

Le projet a débuté avec une raffinerie de betteraves sucrières des années 50, devenue aujourd'hui une immense sucrerie Cristal Union au cœur d'un complexe qui rassemble 12 entreprises et un centre de recherche de classe mondiale.

ADM® crée du sirop de glucose, du gluten et de l'amidon à partir de blé. Wheatoleo transforme le blé en tensioactifs biosourcés. Cristanol transforme les résidus de blé et de betterave en bioéthanol et en alcools destinés aux secteurs alimentaire et industriel. Le dioxyde de carbone généré est comprimé par Air Liquide pour produire des boissons non alcoolisées. Le parfumeur Givaudan transforme des matières végétales en produits chimiques fins pour des produits de beauté haut de gamme.

Les entreprises du complexe cherchent aussi à améliorer leur efficacité. La vapeur et la chaleur résiduelle sont partagées pour réduire les coûts énergétiques. L'eau extraite des betteraves est filtrée et utilisée dans les procédés et la chaleur des séchoirs à betteraves est utilisée pour déshydrater la pulpe de betterave et la luzerne, transformée en aliments pour animaux.

Rien n'est gaspillé.

« La totalité de la plante est valorisée », précise Florent. « Nous recyclons les résidus et l'eau, nous utilisons l'eau pour irriguer, produire de la vapeur, etc. »

Au-dessus. Grégory Coutelle et Carolina Aravena d'ADM (1er et 2e à gauche) dirigent une équipe qui raffine 150 produits à partir du blé. Olivier de Bohan, président (3e à gauche), et Stéphane Clément, directeur de l'usine de Cristal Union. Le séchoir à betteraves sucrières de Cristal Union fait partie des étapes du raffinage, de plus en plus efficace grâce au recyclage et au partage des ressources. Florent Allais effectue des recherches dans l'usine du CEBB. Un ouvrier surveille les systèmes de Cristal Union.


Local. Les agriculteurs de la région alimentent le système. Dans un rayon de 50 kilomètres, les producteurs récoltent 6 millions de tonnes de betteraves sucrières et 3 millions de tonnes de blé, ainsi que des cultures de luzerne en rotation. De cela, 850 000 tonnes de blé, 2,5 millions de tonnes de betteraves sucrières et 500 000 tonnes de bois sont transformées chaque année à Bazancourt-Pomacle, et 130 000 tonnes de luzerne et de pulpe de betterave sont séchées.
Olivier de Bohan, qui exploite 480 hectares de betteraves sucrières, de blé, de luzerne, de colza et d'orge, est président de Cristal Union. Il affirme que les bioraffineries sont essentielles à la rentabilité des exploitations locales. « Dans cette région, l'agriculture industrielle n'a que 100 ans », explique Olivier. « Auparavant, c'était une région très pauvre, car loin des ports. Les agriculteurs ont formé des coopératives pour développer des unités de transformation et ainsi avoir une grande variété de rotations culturales. Et en plus, ils emploient des populations locales, ce qu'apprécie grandement la communauté. »

Recherche. Le centre de recherche CEBB et le laboratoire pilote ARD de Bazancourt-­Pomacle rassemblent les ressources et les cerveaux de l'industrie, des collectivités territoriales, d'universités comme AgroParisTech et l'Université de Reims, ainsi que des chercheurs de plusieurs dizaines de pays. Le laboratoire de recherche comprend des équipements de fermentation et de bioraffinage et sert de « biofonderie » où les chercheurs inventent et testent de nouvelles molécules. Les transformateurs de Bazancourt l'utilisent aussi comme incubateur pour les start-ups biosourcées.
« Nous étudions également l'impact environnemental, le coût d'investissement, les impacts sociaux, etc. Nous considérons la bioéconomie dans son ensemble », explique Florent. ‡

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