UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Gros plan d'un porcelet dans un enclos avec d'autres, debout sur un plancher à lattes.

Le blé constitue un excellent substitut au maïs dans les rations porcines quand son prix est inférieur, affirment des chercheurs de Kansas State University.

Agricole, Éducation 1^er septembre 2025

Du blé pour les porcs

Selon les recherches, le blé est un excellent aliment pour les porcs.

par Bill Spiegel

Le blé est l'une des sources de calories les plus consommées au monde par les humains. Mais selon des chercheurs en sciences porcines de Kansas State University, il constitue également une excellente source de protéines pour les porcs.

Depuis six ans, cette équipe étudie l'intégration du blé dans les rations porcines. Aux États-Unis, l'alimentation des porcs se compose principalement de maïs, de tourteau de soja et d'oligo-éléments ajoutés. Quand le prix du blé est inférieur à celui du maïs, les éleveurs de porcs peuvent passer du maïs au blé sans changer la densité énergétique de l'alimentation porcine, explique Joel DeRouchey, spécialiste en nutrition porcine à l'université.

Le blé présente des teneurs élevées en protéines brutes et en acides aminés, ce qui signifie que moins de tourteau de soja est nécessaire pour répondre aux besoins en acides aminés des porcs, considérés comme les éléments constitutifs des protéines animales. De plus, le blé fournit presque autant d'énergie digestible et métabolisable que le maïs.

Cependant, le blé a une valeur énergétique inférieure d'environ 2 % à celle du maïs.

« Cela signifie que le blé contient moins de calories par unité que le maïs, ce qui entraîne une légère baisse de la conversion alimentaire », explique Joel.

Du blé comme aliment? Chaque année, les producteurs de maïs américains produisent environ 15,34 milliards de boisseaux de maïs et les producteurs de blé en cultivent environ 1,97 milliard. Pourquoi alors les éleveurs de porcs s'intéresseraient-ils au blé?
« Il est évident que le blé a plus de valeur dans l'alimentation humaine, mais tout dépend des conditions de croissance », explique Joel.

« Dans certaines régions d'élevage porcin, les agriculteurs cultivent davantage de blé que de maïs. Si le coût du blé par rapport au maïs est favorable, le blé peut remplacer tout ou partie du maïs dans l'alimentation des porcs sans que les performances en soient affectées. »

Selon Joel, les éleveurs de porcs achètent les ingrédients alimentaires en fonction du prix et de la disponibilité.

Au-dessus: Selon Joel DeRouchey, spécialiste en nutrition porcine, le blé peut être utilisé comme le maïs sans diminution significative de la densité énergétique de l'alimentation porcine

« L'un des avantages du blé est sa teneur plus élevée en protéines, ce qui lui permet de se comparer à la fois au tourteau de soja et à d'autres sources de protéines », explique-t-il.

Il n'est pas rare d'utiliser le blé comme céréale principale dans l'alimentation du bétail et des porcs. Au Canada, les producteurs utilisent le blé et l'orge pour améliorer les caractéristiques des carcasses pour le marché japonais. Les Australiens trouvent le blé moins cher que les autres céréales dans les rations porcines. En Europe, le blé est plus facilement disponible que les céréales utilisées en Amérique du Nord, comme le maïs ou le sorgho.

Même aux États-Unis, le blé est utilisé dans l'alimentation porcine depuis longtemps. Dans un rapport des années 1970 intitulé « A Reappraisal of Wheat in Swine Rations », J.E. Oldfield, zootechnicien à l'Oregon State University, écrit : « On pensait, surtout au siècle dernier, que le blé était un aliment pour les humains et non pour les porcs. Cette idée n'a été que partiellement dissipée par Coburn en 1894, lorsqu'il a expliqué aux agriculteurs du Kansas que, le blé et le maïs ayant à peu près le même prix au boisseau, il n'était ni inutile ni malsain de nourrir les porcs avec du blé. »

Aaron Harris, vice-président de la recherche et des opérations chez Kansas Wheat, indique que l'agence a collaboré avec la KSU sur ces recherches depuis 2014.

« Une priorité de la Kansas Wheat Commission est d'identifier des marchés alternatifs pour les producteurs de blé », explique Aaron. « Le défi pour les éleveurs de porcs réside dans la logistique de la mouture », explique Joel. Ils devront disposer d'un entrepôt dédié au blé; il doit y avoir une source d'approvisionnement fiable et le moulin doit être capable de moudre le blé.

« Cela nécessite un réglage plus précis, car la taille des grains est plus petite. Il faut des opérateurs de moulin capables d'ajuster les machines pour obtenir la mouture que les porcs peuvent utiliser efficacement », explique-t-il. « Les moulins doivent avoir des tamis de taille adaptée. Et s'ils utilisent un broyeur à rouleaux, il est important de bien régler les rouleaux. Tout changement de céréale dans une ration nécessite un réglage plus précis au niveau du moulin. »

« Si le blé est économique, cela ne change rien pour les porcs. Ils mangent de tout. Il suffit d'équilibrer la ration », ajoute Joel.

« Donner du blé aux porcs n'affecte ni la qualité ni le goût de la viande ». Selon lui, « Le blé n'a aucun effet positif ou négatif sur la qualité de la carcasse, la maigreur, le gras ou tout autre élément. Il n'existe aucune preuve d'une quelconque différence. »