LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Agricole, Exploitation Agricole 01 Janvier 2023

Restauration à la demande

Le soja IP offre une option de haute qualité.

par Lorne McClinton

Camil Tétreault n'aime pas manger du tofu, mais l'agriculteur de Saint-Pie de Bagot, au Québec, est un grand fan de la culture du soja à identité préservée (IP) utilisé pour fabriquer des produits alimentaires à haute teneur en protéines. Il a régulièrement augmenté le nombre d'acres pour la production IP au cours des huit dernières années. Tant qu'il prête attention aux petits détails, c'est une culture plus rentable que le maïs.

Selon l'Association canadienne des producteurs de semences, la production IP est le maintien des traits uniques ou de qualité d'une variété de culture depuis sa semence jusqu'à sa récolte, son transport, sa manipulation, sa transformation et son expédition. Un trait est une caractéristique distinctive et utile dont l'acheteur a besoin. Des protocoles de traçabilité permettent de retracer la source de semences certifiées, puis leur récolte, leur stockage, leur transformation et leur expédition à l'acheteur final.

« La clé est la traçabilité », explique Kevin Kielich, l'acheteur de grains chez SG Ceresco à Saint-Urbain-Premier, au Québec. « Ils ne doivent pas être contaminés par Roundup Ready ou d'autres variétés de soja IP. Si l'acheteur final a des questions sur un lot, nous pouvons le retracer du début à la fin de la chaîne de production. C'est un processus totalement transparent. »

Il existe deux grandes classes de soja : fourragère (broyeurs) et alimentaire (produits comestibles). La grande majorité du soja cultivé au Canada et aux États-Unis est fourrager. Ils sont broyés pour leur huile, utilisée pour fabriquer des produits alimentaires ou pour la production de biodiesel. Le sous-produit de farine est utilisé pour l'alimentation animale. Presque tous les broyeurs cultivés en Amérique du Nord sont des variétés Roundup Ready ou d'autres variétés OGM. Les produits comestibles sont cultivés pour la consommation humaine.

Au-dessus. « Les variétés IP présentent le gros avantage d'avoir une teneur plus élevée en protéines, ce qui nous incite à les cultiver », dit Camil Tétreault. « Mais ils présentent un risque de récolte plus élevé; les cultiver est toujours un pari. »

Variétés non-OGM. Les sojas IP sont souvent des variétés non-OGM cultivées pour fabriquer le tofu, la sauce soja, le lait de soja et les produits à base de protéines végétales pour les consommateurs aisés au Japon et dans d'autres pays asiatiques riches, explique Kevin. Ce sont des produits haut de gamme nettement plus chers que ceux cultivés pour le marché des broyeurs.

« Les variétés IP présentent le gros avantage d'avoir une teneur plus élevée en protéines, ce qui nous incite à les cultiver », dit Camil. « Malgré le fait qu'ils présentent un risque de récolte plus élevé, le défi de les cultiver est l'une des choses qui m'attirent. » Vous devez utiliser un groupe différent d'herbicides pour les mauvaises herbes, dit Kevin. Certains producteurs les alternent dans leur rotation de soja pour aider à gérer la résistance aux herbicides.

Selon Camil, il est important de ne pas se précipiter pour commencer à planter. Même la levée est essentielle pour une bonne culture IP. La température du sol doit être supérieure à 10 °C donc il attend souvent la mi-mai pour planter. Il modifie souvent son équipement de récolte pour minimiser la quantité de grains fêlés.

Selon Camil, « les herbicides coûtent plus cher et les champs doivent être plus propres. Si le champ est sale, les mauvaises herbes peuvent tacher le grain qui est alors déclassé. Mais si vous avez des champs propres, de bons rendements et que vous ajustez votre équipement pour qu'il ne casse pas les graines, il y a un avantage à les cultiver. »

« Ce n'est pas sorcier », dit Kevin. « Le diable est dans les détails, mais si vous le faites correctement, cela rapporte à chaque fois. » ‡