LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE
Femme en train de polliniser manuellement une orchidée

Les serres à haute densité permettent aux travailleurs de polliniser efficacement les orchidées.

Agricole, Éducation   01 Mars 2023

Ça n'a rien de basique

.

Le boom du « 100 % naturel » a créé une nouvelle industrie en Équateur et a donné aux jeunes agriculteurs la possibilité de lancer leurs plantations.

La vanille est souvent appelée saveur « basique » à côté d'autres gâteaux, biscuits et glaces. Mais quand vous considérez que la valeur de la gousse de vanille brute est égale à celle de l'argent, parce que sa culture est difficile, vous réalisez qu'elle n'a rien de « basique ».

Le Dr Eduardo Uzcategui, chercheur en alimentation et professeur émérite à l'université est fasciné par le goût complexe de la vanille depuis plus de 20 ans et a récemment mis au point un système de plantation à haute densité qui a aidé de nombreuses femmes pauvres des communautés du Centre de l'Équateur.

Authentique. La vanille est l'une des épices les plus utilisées au monde, mais aussi l'une des plus chères, alors elle est souvent remplacée par une version synthétique.

La gousse de vanille est le fruit d'une plante grimpante. Elle doit être pollinisée à la main, sauf au Mexique grâce aux abeilles Melipona. Chaque plante produit une fleur chaque saison, et cette fleur ne fleurit que quelques heures. Si vous manquez la fenêtre de fertilisation, il n'y aura pas de grappes de gousses. Cela rend le travail très minutieux et difficile.

Environ 80 % de la vanille du monde est cultivée à Madagascar et en Indonésie. Le Mexique est troisième. Dans ces régions, la majeure partie de la vanille est cultivée par de petites exploitations, où les plantes grimpent sur d'autres arbres.

La demande croissante des consommateurs pour les aliments 100 % naturels a conduit les principaux producteurs alimentaires, comme Nestlé, à passer de l'utilisation de vanilline synthétique bon marché (imitation de vanille) à de la vanille naturelle difficile à cultiver. Par conséquent, la valeur marchande des gousses de vanille est passée à plusieurs centaines de dollars le kilogramme.

Selon Eduardo, la demande mondiale de vanille est environ 11 fois supérieure aux niveaux de production actuels.

Rangée de nombreuses serres en tissu et fille présentant des gousses de vanille des deux mains

Au-dessus. Il faut neuf mois pour que les gousses de vanille mûrissent sur la plante. Une fois récoltées, elles sont séchées et transformées. Julia Loor travaille dans les serres de Vainuz depuis 2016.

Mieux faire. « L'Équateur est propice à la culture de la vanille », dit Eduardo.

Depuis qu'il a quitté son poste de doyen de la faculté d'agriculture de l'University of San Francisco à Quito, en Équateur, il travaille au développement de plantations de vanille dans la province de Saint-Dominque.

Après sept ans d'expérimentation et de développement, son système atteint ses deux principaux objectifs : appor- ter plus de vanille au monde et créer des opportunités pour les femmes défavorisées dans l'agriculture locale.

Il est passionné par la création d'opportunités pour la communauté, tout en perfectionnant la science de la culture de la vanille.

Après des années de recherches, il a conçu un système de serre qui utilise une espèce différente que la plupart des autres fermes commerciales de vanille, mieux adaptée au climat équatorien (Vanilla tahitensis au lieu de Vanilla planifolia).

Les résultats sont vraiment impressionnants.

La preuve dans le pudding. « Dans ce système, nous produisons 10 000 plantes par hectare et obtenons 1 000 kg. Les agriculteurs mexicains ne produisent que 70 kg et les agriculteurs malgaches environ 200 kg », explique Eduardo.

Son modèle soutient les femmes diplômées de l'université de la région, car l'économie locale n'offre pas beaucoup de possibilités aux nombreux diplômés des programmes agricoles de la région.

La production de vanille en serre convient parfaitement aux femmes intelligentes et attentives au détail, car elle exige précision et finesse.

« Ceci est une plantation d'enseignement. Les femmes viennent travailler pour moi, apprennent à cultiver la vanille et peuvent construire leur propre ferme. Je veux qu'elles réussissent », dit Eduardo.

La structure de la serre est conçue pour que les fleurs s'ouvrent et que les grappes poussent à la hauteur des épaules des femmes, de sorte qu'elles puissent se déplacer rapidement et facilement d'une plante à l'autre sans avoir à utiliser une échelle ou à se pencher pendant longtemps.

« Avec notre système, un travailleur qualifié peut polliniser une plante en seulement trois secondes », souligne-t-il.

« Au début, nous produisions environ 300 kg par an. Notre premier marché était l'Allemagne. Je leur ai envoyé des échantillons et ils ont acheté tout notre stock. Un autre client a demandé combien de conteneurs (soit 22 tonnes) nous pouvions fournir. Il nous fallait augmenter rapidement la production. »

En 2022, Eduardo employait 24 femmes pour gérer sept serres de 1 000 m2. Elles pollinisent en moyenne 2 000 plantes par jour, et pourtant il n'y a toujours pas assez de vanille pour répondre aux besoins de leurs clients.

En plus d'enseigner aux jeunes femmes à cultiver de la vanille et à vendre les gousses, l'équipe a commencé à vendre des semis aux agriculteurs locaux et étrangers. ‡

Homme à lunettes souriant et gros plan sur une opération de pollinisation manuelle

Au-dessus. Le Dr Eduardo Uzcategui a commencé à étudier et à cultiver la vanille en Équateur en 2002. 20 ans plus tard, il gère 7 hectares de serres de vanille haute densité à Saint-Domingue, en Équateur. Chacune des 70 000 plantes est pollinisée artificiellement chaque saison par une équipe de 24 femmes.

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