UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

travailleur de la construction tenant une radio portative et regardant un chantier de construction

Les ministères des Transports cherchent depuis des années à mieux concevoir les autoroutes pour qu'elles résistent aux événements météorologiques.

Agricole, Durabilité 1ᵉʳ novembre 2024

Renforcer Nos Artères

Rendre nos corridors de transport à l'épreuve des catastrophes.

par Lorne McClinton

« Les Canadiens aiment parler de la météo », affirme Barry Prentice, directeur de l'Institut des transports de l'University of Manitoba à Winnipeg. « Le changement climatique va nous donner matière à discussion. »

Tornades, pluies torrentielles, inondations, dômes de chaleur, sécheresses et ouragans : les phénomènes météorologiques violents, imputables ou non au changement climatique, frappent partout avec une fréquence étonnante. Les principales artères de transport du Canada et, dans une moindre mesure, des États-Unis n'ont pas échappé aux tempêtes.

Nations commerçantes. « Le Canada et les États-Unis sont des nations commerçantes, mais sans un bon système de transport, vous ne pouvez pas faire de commerce », affirme Barry. « Si le transport est interrompu ou affaibli, cela a des conséquences économiques, d'autant plus que les stocks ont été remplacés par des informations dans les chaînes d'approvisionnement. Avec le juste-à-temps, on compte plutôt sur de bons moyens de transport que sur des stocks élevés. Cela fonctionne bien jusqu'à ce que ça ne fonctionne plus. »

Tout n'est pourtant pas si sombre. Les planificateurs et les ingénieurs travaillent en coulisses pour s'assurer que les nouvelles routes et les nouveaux ponts pourront résister aux défis météorologiques. Quand les infrastructures sont endommagées, elles sont reconstruites de façon à être suffisamment solides pour faire face aux catastrophes futures.

Les Canadiens ne pensent pas à la vulnérabilité du pays par rapport aux perturbations commerciales liées aux conditions météorologiques. Mais les événements de novembre 2021 ont été un signal d'alarme. En 48 heures, une rivière atmosphérique, le Pineapple Express, a déferlé sur Vancouver et le sud-ouest de la Colombie-Britannique avec des quantités de pluie record. Toutes les autoroutes et les liaisons ferroviaires entre Vancouver et le reste du Canada ont été coupées. La seule façon de voyager de l'Alberta à Vancouver était de passer par les États-Unis.

Selon Jennifer Fraser, directrice générale du rétablissement des autoroutes chez BC Transport, « il n'y avait plus de routes pour aller à Vancouver. Nous avions perdu les autoroutes 5, 1, 3, 7, 8 et 99. Les rivières avaient emporté de gros morceaux de chaussée, des coulées de débris bloquaient les autoroutes et des ponts avaient disparu. La Coquihalla [autoroute 5], la principale voie à grande vitesse vers Vancouver, a été endommagée à 26 endroits différents sur un tronçon de 120 km, une ou plusieurs voies ont été emportées à 14 endroits et sept ponts ont vu une ou plusieurs travées s'effondrer en raison de l'érosion. »

Pour les agriculteurs et les transformateurs, comme Richard Bell de Farmcrest Foods à Salmon Arm, BC, c'était un désastre. Chaque jour, des centaines de boîtes de poulet fraîchement transformé s'accumulaient dans ses glacières et il n'arrivait pas à les acheminer vers ses clients de Vancouver.

« Les agriculteurs sont une race unique », explique Richard Bell. « Nous trouvons toujours un moyen de faire parvenir nos produits à nos clients. Mais pas cette fois-ci, la seule fois en 25 ans. »

Au-dessus. Ainsi, selon Jennifer Fraser, lorsqu'une tempête a coupé toutes les autoroutes de Vancouver, BC, du reste du Canada, ils ont su comment les reconstruire pour être plus résilientes. Les nouveaux ponts sont construits sur des semelles sur pieux et ont été allongés pour minimiser les risques d'effondrement. Tous les nouveaux projets d'autoroutes, comme l'élargissement de la Transcanadienne de Kamloops, BC, à la frontière de l'Alberta, sont construits pour résister aux événements météorologiques extrêmes.

Heureusement, Richard a trouvé une solution. Après avoir appris que les supermarchés de l'intérieur de la Colombie-Britannique étaient vides, il a appelé un gérant de Save On Foods, une chaîne d'épicerie régionale de l'Ouest canadien. Les commandes sont arrivées en quelques heures et, avec l'aide de bénévoles locaux, ils ont reconditionné tout le poulet destiné à la restauration dans des boîtes destinées aux rayons de la chaîne.

Un désastre économique? Une fois qu'il est devenu évident que le sud-ouest de la Colombie-Britannique et le port de Vancouver étaient complètement coupés du reste du Canada, beaucoup ont prédit un désastre économique. Mais quelque chose de presque miraculeux s'est produit.

Le 19 novembre, en quatre jours seulement, les travailleurs ont réussi à rouvrir l'autoroute 3 à la circulation. Les chemins de fer ont pu reprendre le service le 25 novembre et la Coquihalla a rouvert le 15 décembre.

Les équipes ont effectué les réparations très rapidement.

« J'ai été stupéfait de la rapidité avec laquelle les chemins de fer ont pu reprendre le service », déclare Barry. En fait, ils ont envoyé en Colombie-Britannique toutes les équipes de construction qu'ils avaient en poste dans tout le Canada.

« La réparation de l'autoroute s'est déroulée rapidement parce que nous étions prêts lorsque l'appel a été lancé », explique Jennifer. « Les ministères de tout le Canada travaillent depuis des années à la transition vers les normes d'ingénierie mises à jour et révisées en fonction des changements climatiques. Le fait d'avoir fait cela à l'avance a permis de procéder rapidement aux réparations. Le changement climatique attire beaucoup d'attention, mais pas la planification.

Il est donc important d'utiliser les crises pour mettre en pratique notre travail de planification. »

La Coquihalla a été construite dans les années 80, avec des paramètres météorologiques et de conception très différents. Les ponts d'origine qui se sont effondrés reposaient sur des semelles de fondation exposées à l'affouillement et à l'érosion. Les nouveaux ont été construits sur des fondations sur pieux, certains enfoncés à 65 mètres de profondeur. Si des inondations se produisent à l'avenir, le pont devrait rester debout. Les ponts ont été considérablement allongés pour permettre aux rivières et aux ruisseaux de traverser la chaussée de manière plus naturelle. Les lits des ruisseaux ont été bordés d'enrochements et de la végétation riveraine a été plantée pour empêcher l'érosion.

« Notre tâche consiste désormais à repérer les autres points faibles du réseau routier », explique Jennifer. « Nous avons des milliers et des milliers de kilomètres de routes rien qu'en Colombie-Britannique. L'événement de 2021 a certainement attiré l'attention sur nos vulnérabilités. » ‡