LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Il a fallu 74 heures sur deux ans pour terminer les tatouages sur le dos de Reihle.

Agriculture, Spécialté/Niche/Créneau Mars 01, 2022

Plus Grand Fan

Le fan de Deere montre son appréciation à l’encre.

par Lorne McClinton

Le plus souvent, les gens se font tatouer pour garder un souvenir de quelque chose d’important dans leur vie. Pour Jean-Charles Reihle, directeur des opérations agricoles à la Ferme Bonneterre à St-Paul, au Québec, rien n’a eu plus d’impact sur sa vie que sa passion pour John Deere. La marque a coloré son enfance, déterminé sa carrière et façonné ses passe-temps. Il pourrait bien être le plus grand fan de l’entreprise.

Un événement anodin peut façonner le cours de toute une vie. Ce moment charnière pour Reihle est arrivé quand il avait six ans. La façon dont il le décrit pourrait être une scène d’un film.

Un jeune garçon joue dans le pittoresque village suisse de Vionnaz; soudain, il entend le bruit distinct d’un moteur diesel. Il se précipite dans la rue et voit un agriculteur sur un tracteur John Deere Lanz 710. Il est stupéfait. L’agriculteur fait signe de la main et poursuit son chemin. Le garçon attrape son vélo et suit le tracteur.

« Chaque fois qu’il conduisait devant chez moi, je le suivais en vélo jusqu’aux champs », explique Reihle. « Il me laissait monter avec lui sur la machine. J’étais le seul enfant de tous
les villages aux alentours qu’il laissait monter avec lui. Mon chemin était tracé : quoi qu’il arrive, j’allais travailler avec un tracteur John Deere. »

Reihle est un collectionneur. Tout ce qui concerne John Deere a de la valeur : équipement de maquette, magazines Le Sillon, jouets, vêtements et décorations. Il recueille également des souvenirs et des expériences sur le thème de Deere. Quand il a vu la publicité pour les tracteurs de la série 9RX, il a passé deux ans à chercher où elle avait été tournée. « Un ami collectionneur américain a fini par me dire que ça avait dû être filmé dans la Palouse. J’ai donc planifié des vacances en Oregon et en Idaho pour essayer de le trouver. » Son voyage est commémoré avec certains de ses tatouages.

« La grange rouge sur mon épaule est près d’Idaho Falls », dit Reihle. « Le silo au fond se trouve dans le sud de l’Alberta, près du Montana. »

Les tatouages sur le dos et les bras de Reihle sont une ode à un siècle de publicité de John Deere. Il y a des logos de différentes époques et même le célèbre slogan de la société « Nothing runs like a Deere ». Son dos est dominé par un grand tracteur 9RX et le célèbre portrait de John Deere; un drapeau américain encadre l’une de ses citations.

Son premier tatouage était le logo John Deere sur son cœur. Plus tard, Artmadetattoo, un tatoueur italien, a fait le tracteur 9RX sur son dos. Reihle s’est ensuite rendu à Sanicola en Italie où Artmadetattoo s’était installé, et les deux amis ont commencé à travailler sur le diorama élaboré sur son dos.

« Il a fallu 74 heures sur deux ans pour compléter mon dos et mes bras », explique Reihle. « Les six séances les plus longues ont duré 8 heures chacune. »

Au-dessus. Les bras et le dos de Reihle sont presque entièrement recouverts de tatouages sur le thème de John Deere. Il a fait faire un tracteur articulé pour couvrir un tatouage de Mötley Crüe qu’il avait fait à 18 ans.

Reihle ne venait pas d’un milieu agricole, mais dès qu’il a pu, il a cherché du travail dans les fermes. Plus tard, il a étudié la gestion agricole à l’école et a obtenu un master fédéral suisse en agriculture. Il est devenu collectionneur suite à ses rencontres lors d’une exposition agricole en Belgique après avoir obtenu son premier poste de directeur de ferme. Il fait maintenant partie de la fraternité mondiale des collectionneurs de John Deere. Il a beaucoup voyagé aux États-Unis pour rencontrer de grands collectionneurs, comme Bruce Keller dans le Nebraska.

« L’histoire est importante pour moi », dit Reihle. « J’achetais beaucoup de jouets, de tracteurs et de vielles éditions du Sillon sur eBay. Ma maison était remplie de ma collection John Deere. Elle comprenait des poupées en porcelaine et des objets rares pour enfants, adolescents et adultes. J’adore toutes les vieilles machines. J’ai un modèle B de 1937, un modèle G de 1951, une collection de charrues de 1880 à 1890 et une très vieille charrue du Dakota du Nord. Mon jouet préféré est mon Waterloo Boy. »

Reihle a dû vendre une grande partie de sa collection avant d’émigrer au Canada en 2021. Il a laissé quelques-uns de ses objets préférés à un ami en France et il en a apporté avec lui au Canada. Sa collection s’agrandit à nouveau lentement.

« Je suis un collectionneur », dit Reihle. « Et quand on est collectionneur, il y a toujours quelque chose qui manque. Tout est beau; c’est difficile de dire non. » ‡

Au-dessus. Reihle a apporté quelques pièces d’Europe au Canada. Il commence lentement à construire une nouvelle collection. Après tout, pour un collectionneur, il manque toujours quelque chose.