LE SILLON
UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE
Un ouvrier installe des treillis à Kentucky Fresh Harvest. La serre adopte la technologie israélienne, comme le toit papillon, et les idées néerlandaises comme les chemins de fer à ciseaux.
Agricole, Éducation 01 Novembre 2022
Le Kentucky et la révolution agrotechnologique
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Les partisans font de l'agrotechnologie une spécialité du Kentucky.
Les graines sont semées par ceux qui veulent développer un épicentre agrotechnologique dans le Kentucky. « Nous pensons que le Kentucky peut devenir la capitale agrotechnologique de l'Amérique, et même du monde », a déclaré Rocky Adkins, conseiller principal du gouverneur du Kentucky, Andy Beshear. L'État et les gouvernements locaux collaborent avec le secteur privé et les universités du Kentucky pour développer l'agrotechnologie.
Alors que les serres à environnement contrôlé font actuellement le buzz dans l'État, l'objectif est de favoriser tout un écosystème agrotechnologique : une région compacte où la technologie agricole est imaginée, prototypée, testée, construite, utilisée, perfectionnée et exportée vers d'autres marchés.
Selon KentuckyAgriTech.com, l'agrotechnologie inclut : biotechnologie, bio-ingénierie, logistique et distribution, sécurité alimentaire et technologie de traçabilité, robotique, mécanisation, équipement, logiciels de gestion agricole et plus encore.
Le développement de l'industrie agrotechnologique permettrait aussi de développer des entreprises allant de la construction à la gestion de l'énergie et des déchets. Ces industries créeraient des emplois.
Deux groupes se sont formés pour conduire cette révolution agrotechnologique : le Kentucky AgriTech Advisory Council du gouverneur Beshear et la Bluegrass Ag Tech Development Corporation. Pourquoi le Kentucky? L'État a une présence agricole diversifiée et robuste, une fabrication établie et se trouve au centre des États-Unis.
« Le Kentucky possède d'excellentes ressources naturelles : énergie, eau souterraine et potentiel d'utiliser l'énergie géothermique pour chauffer », explique Shubin Saha, directeur de l'exploitation de Kentucky Fresh Harvest, la première serre haute technologie pour la production de légumes du Kentucky. L'installation de culture de tomates a ouvert en mai 2020 à Stanford, dans le Kentucky.
« Par rapport à ailleurs, la terre est peu coûteuse. Il y a de la main-d'œuvre et nous sommes proches des clients », dit-il.
Kentucky Fresh Harvest est membre du conseil consultatif qui cherche à créer plus de serres haute technologie dans la région. Les Pays-Bas s'avèrent un partenaire précieux.
Au-dessus. Garrett Owen, membre du Kentucky AgriTech Advisory Council, visite une serre néerlandaise. Il encourage la collaboration et l’apprentissage entre les universités et les entreprises du Pays-Bas et du Kentucky, comme le producteur de tomates Kentucky Fresh Harvest.
Au-dessus. 1. Kentucky Fresh Harvest a ouvert une serre de 4,25 acres et de 6,36 acres pour l'« agriculture protégée » (ou environnement contrôlé) à Stanford, Kentucky. 2. Shubin Saha combine désormais des technologies néerlandaises et israéliennes pour construire des serres adaptées au Kentucky. 3. Tous les employés viennent du Kentucky : anciens producteurs de tabac, mineurs de charbon et personnes en convalescence. « Nous créons des emplois et honorons l'esprit et la ténacité des gens qui font de cet endroit ce qu'il est », a déclaré Trevor Terry.
Triple hélice hollandaise. Les Pays-Bas ont perfectionné la technologie des serres et abritent les serres les plus avancées et les plus efficaces au monde.
Les restrictions d'énergie et d'espace ont stimulé l'efficacité et le développement technologique. De nouvelles serres ne sont construites que si des anciennes sont démolies, explique Trevor Terry, directeur des communications de Kentucky Fresh Harvest. Il venait tout juste de se rendre aux Pays-Bas avec le Kentucky AgriTech Advisory Council.
« Ils sont une plaque tournante de l'innovation et des exportateurs de technologie et de connaissances. Nous voulons la même chose pour le Kentucky », dit-il. Kentucky Fresh Harvest veut perfectionner une serre qui peut être dupliquée dans tout le Kentucky et au-delà.
Pour encourager l'innovation technologique, les Néerlandais utilisent une approche « triple hélice ». Les trois pales de l'hélice sont le gouvernement, les entités privées et l'enseignement. Elles tournent ensemble pour stimuler l'innovation et le développement commercial.
« Nous voulons créer des emplois et offrir des formations dans le domaine des serres à environnement contrôlé, des fermes verticales et des industries connexes », a déclaré Garrett Owen, spécialiste des serres et de l'environnement contrôlé et membre du conseil consultatif de l'Université du Kentucky.
En ce qui concerne l'éducation, Garrett a mis en place un programme pour permettre des échanges entre les universités néerlandaises et un consortium d'universités du Kentucky. « Cela élargira les horizons de nos étudiants et de nos professeurs. Ils seront en mesure d'échanger des connaissances et de collaborer à la recherche », explique Garrett.
La pale du secteur privé revient, en partie, à Alltech. Son fondateur, Pearse Lyons, a compris il y a longtemps le potentiel du Kentucky et a lancé son entreprise mondiale de nutrition et de santé animales en 1980. Son fils et actuel PDG d'Alltech, Mark Lyons, est un membre fondateur de la Bluegrass Ag Tech Development Corporation. Il poursuit l'héritage de son père pour l'innovation, le renforcement de la communauté et le progrès de l'agrotechnologie et de l'industrie.
« En 2017, Pearse Lyons a mis en avant Kentucky comme un cadre robuste, central et privilégié pour l'innovation agricole », a déclaré Brian Lawless, responsable adjoint du personnel d'Alltech.
Alltech offrait plusieurs programmes de six semaines à des startups de technologie agricole, pour leur offrir du mentorat, des connexions et des ressources. Alltech est depuis passé à un programme ouvert toute l'année, The Pearse Lyons Cultivator, personnalisé pour répondre aux besoins individuels des startups agrotechnologiques.
« Les startups en agrotechnologie rencontrent des difficultés à pénétrer le marché et à mener des projets pilotes. Alltech peut mettre en relation les startups avec des clients et des partenaires pour les aider dans des projets pilotes, la recherche et la commercialisation », explique Brian. Alltech n'y trouve aucun intérêt financier. « Il ne s'agit pas d'Alltech, il s'agit de préparer le terrain pour la collaboration. »
Le gouvernement du Kentucky, autre pale de l'initiative, pousse l'agrotechnologie dans l'État.
« Nous incitons le développement économique pour que de nombreuses industries se développent et prospèrent », explique Rocky Adkins. Selon lui, l'agrotechnologie permet d'aider les communautés charbonnières en difficulté. L'État demande une subvention fédérale Build Back Better pour financer ses efforts. « Nous voulons construire des centres de recherche et de développement de pointe. L'innovation fera grandir l'industrie. Nous considérons l'avenir avec enthousiasme. »
Il n'y a pas que la technologie. Shubin a visité une serre néerlandaise détenue à 25 % par des employés. « L'actionnariat responsabilise les employés, crée de la fierté et élargit les possibilités. » Il souhaite que l'agrotechnologie en serre sert toutes les cultures spéciales de l'État, comme les cultures de plein champ. « Tout le monde doit être impliqué. Nous irons peut-être plus vite seuls, mais nous irons plus loin ensemble. » ‡
Au-dessus. Alltech utilise le séquençage des gènes pour voir la réponse des gènes aux changements de régime alimentaire. Attirer des inventeurs et des services de soutien technologique au Kentucky aiderait leur entreprise à croître. Shubin Saha, directeur de l'exploitation de Kentucky Fresh Harvest, soutient l'agriculture protégée dans le Kentucky.
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