LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Blake Vince a parlé sur la scène mondiale, mais aimerait surtout influencer les agriculteurs chez lui.

Agricole, Durabilité 01 Fevrier 2023

Agent du changement : Blake Vince

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Personne n'est prophète dans sa ville natale.

par Lorne McClinton

Les agriculteurs du monde entier affluent pour voir Blake Vince montrer ses sous-vêtements. L'agriculteur de Merlin, en Ontario, est devenu une sensation dans les cercles de santé des sols au Canada, aux États-Unis et aussi loin qu'en Australie dans le cadre de la campagne #soilyourundies d'Innovative Farmers of Ontario. Cependant, son message — que le sans labour avec cultures de couverture régénère la santé du sol en nourrissant les organismes qui vivent dans sa biosphère — semble difficile à vendre aux agriculteurs plus près de chez lui.

« Les Canadiens ont une expression : vous n'êtes pas un prophète dans votre propre ville natale et c'est tout à fait vrai », dit Blake. « J'ai eu la chance de parler sur la scène internationale, mais en fin de compte, les gens que j'aimerais vraiment amener à envisager le changement sont ceux qui vivent et respirent le même air et partagent la même eau que moi. Cela a été un peu difficile, mais j'ai néanmoins eu l'occasion d'influencer quelques personnes près de chez moi et de les inciter à adapter certaines stratégies alternatives dans le paysage agricole. »

a hand holding dirt and a boot pushing a shovel into the ground

Au-dessus. Blake Vince combine le sans labour avec des cultures de couverture pour améliorer la santé de son sol. Si les cultures de couverture ne sont pas plantées après la récolte de blé d'hiver, le sol sera stérile jusqu'à 10 mois.

Simple et dramatique. La campagne Soil Your Undies, simple et dramatique, a permis à Blake de partager ses connaissances sur la santé des sols. Les agriculteurs enterrent des sous-vêtements en coton blanc dans le sol pendant deux mois. Plus les sous-vêtements sont rongés par les organismes du sol lorsqu'ils sont déterrés, plus le sol est sain. En moyenne, 47 % des sous-vêtements enfouis dans les champs sans labour avec cultures de couverture dans le sud-ouest de l'Ontario disparaissent, tandis que ce chiffre est de 2 % dans les champs labourés de façon conventionnelle.

« Les cultures de couverture sont une bonne option dans les rotations de blé d'hiver dans ma région », dit Blake. « Ici, une récolte de blé d'hiver est récoltée en juillet. Si vous ne plantez pas ensuite de culture de couverture, le champ n'aura pas de racine vivante dans le sol pendant près de 10 mois en attendant la nouvelle culture. Nous savons tous que le sol se forme avec des plantes qui vivent et meurent. Si vous ne plantez pas de culture de couverture, le sol devient stérile comme un désert. Je pense que nous pouvons faire beaucoup pour prévenir l'érosion des sols, éolienne, hydrique et, en fin de compte, solaire du sol, simplement en le gardant couvert. »

L'intérêt de Blake pour la santé des sols vient de son père et de son oncle qui étaient deux des pionniers des pratiques de culture sans labour dans le sud-ouest de l'Ontario. Lorsqu'il a commencé à promouvoir les cultures de couverture, il a décidé de demander une bourse Nuffield pour avoir plus de crédibilité auprès des agriculteurs.

Le programme de bourses Nuffield a été fondé par William Morris, vicomte Nuffield, un industriel automobile britannique, en 1947 pour encourager les agriculteurs britanniques âgés de 25 à 40 ans à faire de la recherche agricole internationale. Depuis lors, il s'est propagé aux pays du Commonwealth comme le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Des programmes affiliés sont également disponibles en France, en Irlande, au Zimbabwe, aux Pays-Bas et aux États-Unis. Blake est président du conseil de Nuffield Canada depuis 2019.

Il a reçu une bourse en 2013. Il a voyagé dans 11 pays différents et a rencontré un certain nombre d'agriculteurs, de vulgarisateurs gouvernementaux et de chercheurs passionnés par la santé des sols. Il s'est concentré sur l'utilisation de la biologie du sol pour faire augmenter les rendements. L'expérience lui a donné la confiance nécessaire pour intégrer de nouvelles pratiques sur sa ferme, sachant qu'elles fonctionneraient.

« Le plus gros avantage pour ma famille a été la communauté mondiale des boursiers Nuffield », dit Blake. « Cela m'a vraiment fait comprendre que le monde est petit et qu'avec la technologie d'aujourd'hui, je peux contacter des amis où qu'ils vivent sur cette planète. Si la famille ou la communauté appréhende certaines des techniques et des méthodologies que j'utilise, je peux contacter ce réseau plus large pour obtenir l'assurance que je suis sur la bonne voie. » ‡