LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE
Gros plan d'un œuf tenu par un homme, à l'arrière-plan, dont l'image est floue
Bétail/Volaille, Agricole   01 Mars 2023

Au soleil de minuit

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La production d'œufs au Yukon ne convient pas aux âmes sensibles.

Il ne convient pas aux âmes sensibles d'exploiter une entreprise de poules pondeuses au nord de Whitehorse, au Yukon, au Canada. Mais depuis octobre 2017, Al et Cathy Stannard produisent et vendent avec succès des œufs de poulets fermiers sous le label Little Red Hen.

Le couple a commencé avec 2 000 oiseaux et servait plusieurs magasins à Whitehorse. Aujourd'hui, ils en ont 4 400 dans deux granges et desservent des supermarchés, des compagnies aériennes, des hôpitaux, des boulangeries et des restaurants à travers le pays. Ils remplacent actuellement 15 % des œufs du sud du Canada vendus au Yukon; ils espèrent un jour passer à 50 %. Mais tout cela demande de la persévérance.

« Nous avons fait de grosses erreurs, mais avons persévéré », a déclaré Al Stannard. « Le Yukon, le Nunavut et d'autres petites régions du Canada ne sont pas concernés par la gestion de l'offre, de sorte que nous n'avons pas la sécurité des quotas qu'ont les autres producteurs d'œufs canadiens. Mais nous avons reçu un soutien considérable de la part des détaillants et des grossistes, mais aussi une fois du Gouvernement fédéral.

Les Stannards ont acheté leur ferme en 2009. Ils faisaient du foin et hébergeaient des chevaux, mais ils voulaient vraiment élever des poules pondeuses. Ils devaient d'abord contourner la loi sur la santé publique du Yukon. Ce règlement de 1958 a soulevé des inquiétudes quant à l'habitat des oiseaux qui pouvait être considéré comme un danger public. Le couple a finalement dû recourir à un avocat avant de pouvoir continuer.

Homme portant une casquette de baseball et des lunettes, sur fond de collines enneigées

Au-dessus. L'entreprise d'Al et Cathy Stannard, Little Red Mother eggs, a commencé par fournir quelques magasins à Whitehorse en 2017 et aujourd'hui sert de nombreux magasins et entreprises, mais cela a demandé beaucoup d'efforts.

« Nous avons des poules pondeu- ses HY-Line Brown en liberté », a déclaré Al. « Notre grange ressemble à toutes les granges de poules en liberté du système canadien. Je sais que certains ne sont pas d'accord, mais je crois que cela produit des oiseaux plus sains. »

Selon Al, avoir des poules en liberté si loin au nord représente des défis uniques. Les poules ont besoin de dormir 8 heures pour pondre un bon œuf, mais en juin, il y a près de 24 heures de soleil. Chaque soir, c'est difficile de les faire rentrer dormir et de s'assurer que les renards et les coyotes ne les attrapent pas.

Les territoires du nord du Canada sont si vastes que beaucoup ont du mal à imaginer à quel point ils sont éloignés des centres de population du sud du Canada. Cela pose de nombreux défis logistiques aux agriculteurs du nord. Les Stannards doivent faire venir du fourrage d'Edmonton, en Alberta, à 2 000 km.

« Nous le faisons venir parce que nous n'avons pas ici d'aliments pour animaux certifiés par l'ACIA (Agence canadienne d'inspection des aliments) », dit Al. « Il s'agit d'un granulé, donc la qualité est très stable, mais les frais d'expédition sont d'au moins 200 $ la tonne; nos coûts sont semblables à ceux des fermes du sud pour acheter des aliments biologiques. »

Leurs produits peuvent donc être légèrement plus chers que les œufs apportés de l'Alberta par les supermarchés. Mais c'est le prix que beaucoup sont prêts à payer pour assurer une plus grande sécurité alimentaire dans la région. Les violentes tempêtes peuvent fermer l'autoroute de l'Alaska pendant plusieurs jours, leur seule route vers le reste de l'Amérique du Nord. Parfois, les œufs des Stannards sont les seuls sur l'étagère.

« Nous nous efforçons de répondre voire dépasser toutes les attentes des agriculteurs en matière de crédit agricole et d'œufs », a déclaré Al. « Mais, pour l'instant, nous voulons juste pouvoir embaucher suffisamment de gens pour nous reposer quelques jours. Je suis ici depuis cinq ans. Je connais des prisonniers qui sortent plus souvent que moi, mais je le fais parce que j'aime ça. » ‡

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