LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE
Vue étendue d'un champ agricole doré surplombé par un ciel bleu

La transpiration des cultures consomme beaucoup d'énergie qui ne réchauffe ainsi pas l'atmosphère.

Agricole, Durabilité   01 Mars 2023

Atténuation imprévue

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L'adoption du sans labour change le climat des prairies.

Qui aurait pensé que les agriculteurs sans labour des prairies canadiennes et des plaines du nord des États-Unis réduisent les effets du changement climatique depuis plus d'un quart de siècle? Eux-mêmes ne le savaient pas!

Dans les années 90, les agriculteurs de l'Ouest canadien ont adopté le sans labour pour économiser du temps, du personnel et du carburant. Le plus grand avantage est qu'il maintient suffisamment d'humidité dans le sol pour passer à la culture continue. La superficie des jachères estivales est passée de 30 % de la superficie totale des prairies au début des années 80 à 2 % aujourd'hui. Il y a tellement de bénéfices au sans labour que presque tous les agriculteurs des prairies l'ont adopté, mais une conséquence inattendue est qu'il atténue aussi des aspects du changement climatique dans la région.

« Les surfaces absorbent, emmagasinent et libèrent de l'énergie à des vitesses différentes », explique Philip Harder, chercheur au Centre hydrologique de l'Université de la Saskatchewan à Saskatoon. « Passer d'une proportion cultures/jachère dans les prairies (et les plaines du Nord) de 50/50 à des cultures continues modifie l'interaction avec l'atmosphère et produit un équilibre énergétique différent. Au lieu que la moitié de nos terres soient sèches et chaudes, elles sont maintenant cultivées et, si de l'eau est disponible, elles peuvent refroidir l'atmosphère au lieu de la chauffer. 

Homme souriant, de profil, sur fond de champ doré et de ciel bleu

Au-dessus. Selon Phillip Harder, le passage au sans labour atténue certains aspects du changement climatique dans les prairies. Le plus grand avantage du sans labour est qu'il conserve suffisamment d'eau pour permettre une culture continue. Les jachères estivales sont passées de 30 % des prairies dans les années 80 à 2 % aujourd'hui. La transpiration supplémentaire de ces cultures compense les changements climatiques estivaux dans la région.

La terre reçoit principalement son énergie du soleil. Mais les terres en jachère et la végétation en croissance distribuent cette énergie différemment, dit Phillip. Les jachères absorbent facilement l'énergie entrante, ce qui réchauffe le sol et l'air au-dessus. La surface cultivée a une réflectivité plus élevée et absorbe moins d'énergie. La plus grande partie de l'énergie absorbée est utilisée par la trans- piration, un processus qui fait passer l'eau de liquide à vapeur lorsqu'elle pénètre dans l'atmos- phère par les pores des feuilles.

« Il faut beaucoup d'énergie pour changer la phase de l'eau », dit Phillip. « Ainsi, toute énergie utilisée pour convertir l'eau de liquide à gaz ne peut pas être utilisée pour chauffer l'air. Les cultures en transpiration utilisent beaucoup d'énergie; plus il y a d'eau disponible dans les racines, plus il y a d'énergie utilisée pour la transpiration. Cela réduit la température de l'air et augmente l'humidité. C'est le principe que notre corps utilise : nous suons pour nous refroidir. »

Dans les prairies et les plaines du nord du Canada, la transpiration des cultures survient principalement durant les mois les plus chauds des deux saisons de croissance, soit juin et juillet. L'effet de refroidissement par évaporation est suffisamment important pour compenser l'augmentation des pics des températures diurnes due aux changements climatiques estivaux.

« Les données météorologiques le montrent, mais il est difficile de le voir en raison de la grande variabilité du climat dans la région », a déclaré Phillip. « Les températures ont augmenté en hiver et pendant les saisons intermédiaires, mais les prairies ont connu des changements plus faibles en été et sont plus humides. Les températures n'ont pas augmenté en été comme dans le reste de l'année. Elles ont augmenté, mais moins que prévu. »

Le sans labour et la culture continue ont accru les rendements et ont eu un impact positif sur les finances des agriculteurs et sur le changement climatique. Mais ce dernier n'a pas cessé et le passage au sans labour est presque terminé. Il reste peu de terres pour compenser les effets de la hausse des températures estivales.

« En d'autres termes, nous avons un pied sur le frein (réduction de la jachère estivale) et l'autre sur l'accélérateur (changement climatique), mais le dernier disque de frein est usé et le réservoir est toujours plein », a déclaré Phillip. « Nous avons d'autres moyens d'atténuer les changements en gérant la dynamique sol-atmosphère, mais ce n'est pas si facile. Nous devons concentrer davantage l'utilisation de l'eau pour les cultures sur les mois d'été, ce qui est plus facile à dire qu'à faire dans les Prairies qui manquent d'eau. » ‡

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