UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Deux agriculteurs qui se sourient dans une étable

Abi Reetz et Steve Brake aiment plaisanter. « Je ne pensais pas qu'elle accepterait d'être ma passagère pendant toutes ces journées », explique Steve. « Tu avais raison », plaisante Abi, « c'est moi qui conduisais 90 % du temps! »

Agricole 1ᵉʳ février 2024

La paire

Comment deux voisins se sont liés dans une période difficile.

par Gil Gullickson

Abi Reetz jette un coup d'œil à son téléphone alors qu'elle se trouve dans un tracteur conduit par Steve Brake un jour de septembre 2022. « Soudain, elle m'a regardé, m'a frappé à l'épaule et m'a demandé "Qu'as-tu fait?" », raconte l'agriculteur de Wilmont, Minnesota. Beaucoup. Mais Abi, lycéenne, en a fait beaucoup aussi.

Meilleure allée de la ville. Steve et son épouse Mary se sont installés à Wilmont en 2017. C'est là qu'ils ont rencontré leur voisine, Abi. « Un jour, mes deux sœurs et moi avons voulu dessiner sur leur allée, et ils nous ont laissées faire », raconte Abi. « Ils avaient la meilleure allée de la ville. »

L'amitié s'est rapidement épanouie. « C'était génial de les laisser nous divertir, de s'asseoir sur la terrasse et de regarder la télévision », explique Mary.

Un jour, Steve a demandé à Abi si elle voulait apprendre à conduire une défonceuse.

Mais cela allait devoir attendre. En octobre 2021, il a commencé à souffrir de douleurs intenses au cou, aux épaules et aux mains et d'une vision double.

« Mon état empirait chaque jour », dit-il. « Je ne pouvais pas sortir du lit, je ne pouvais pas manger. Un prêtre [catholique] m'a donné les derniers rites. »

Un neurologue de la Mayo Clinic de Rochester, Minnesota, a finalement diagnostiqué le syndrome de Miller Fisher, une maladie nerveuse rare et débilitante.

« J'ai dû réapprendre à parler », raconte-t-il. Cela en plus de thérapies visuelles, physiques et professionnelles.

Steve s'est en grande partie rétabli, sauf pour l'engourdissement de ses mains et de ses pieds.

Abi n'a pas oublié Steve pendant sa maladie. Elle et sa sœur Morgan tournaient par exemple des vidéos du responsable d'ascenseur local donnant à Steve les nouvelles du marché, avec un épi de maïs comme microphone.

Alors que Steve récupérait, Abi s'est porté volontaire pour lire les écrans dans la cabine avec lui alors qu'il conduisait. Elle a fini par conduire le tracteur avec Steve dans le siège passager.

« Au début, je ne l'ai pas prise au sérieux : un enfant ne peut pas conduire un de ces gros tracteurs », dit-il. « J'ai fini par lui demander de conduire parce que je fatiguais. J'aime enseigner, alors je lui ai donné des instructions. Un jour, elle a mis sa main sur mon visage alors que je parlais et m'a dit "C'est moi qui conduis!" »

« Je l'ai nommée la princesse des tracteurs! » ajoute-t-il.

Abi passait tous les soirs de semaine et les fins de semaine pendant la saison des travaux dans des tracteurs avec Steve. Elle en descendait pour ramasser les pierres parce qu'il manquait d'équilibre. Elle a fini par conduire le tracteur tirant une charrette à grains lors de la récolte.

« Nous avons beaucoup parlé », raconte Steve. « Chaque jour, je lui demandais comment s'était passée sa journée et si elle avait fait ses devoirs. » « C'était toujours "non!" », plaisante Abi.

Les conversations tournaient souvent autour de son avenir. Steve l'a encouragée à poursuivre ses études, ce qu'elle fait cette année à la South Dakota State University.

Les liens sociaux entre voisins présentent de nombreux avantages pour la santé mentale et physique, explique Cap Bendixsen, directeur du National Farm Medicine Center de la Marshfield Clinic à Marshfield, Wisconsin.

« Ceux qui ont des liens sociaux plus forts ont 50 % plus de chances de survivre à des maladies graves et à d'autres problèmes de santé », dit-il.

Au-delà de la zone de confort. Retour sur cette conversation dans la cabine en septembre 2022. Steve avait entendu Mgr Robert Barron, du diocèse de Winona-Rochester dans le Minnesota, s'exprimer lors de la confirmation d'Abi quelques jours plus tôt. Mgr Barron avait mentionné les superhéros de Marvel Comics, dotés de superpouvoirs et de capes flottantes.

« Mais selon lui, les superhéros sont souvent de simples personnes qui sortent de leur zone de confort », explique Steve. « Cette nuit-là, j'ai écrit une lettre à l'école d'Abi, leur disant qu'elle était ma superhéroïne à cause de tout ce qu'elle faisait pour moi. »

L'école a publié la lettre de Steve sur sa page Facebook. Abi a découvert ce jour de septembre que la publication sur Facebook avait reçu plusieurs milliers de likes et de commentaires. Cela a donné lieu à plusieurs reportages dans les médias. « Je pense souvent à ce que cela aurait été sans son aide », explique Steve.

« Sans Abi, Steve n'aurait pas pu faire le travail de la ferme », ajoute Mary. « Chaque fois qu'elle voulait rouler avec Steve, je lui disais "Je t'en prie!" » Mgr Barron a raison. Les superhéros n'existent pas seulement dans les bandes dessinées ou les films. Ils vivent peut-être juste à côté. ‡