LE SILLON

UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE
egg farm worker pushing cart of eggs

Il faisait nuit noire quand les 9 900 pondeuses d’Éliane Dionne et Félix Pépin sont arrivées.

Agriculture, Bétail/Volaille   April 01, 2022

Grandes œufspérances

Un couple lance une ferme de poules pondeuses.

Il faisait complètement noir quand les camions sont arrivés avec des heures de retard à la Ferme d’Aviparc à Manseau, au Québec, le 8 novembre 2021. Mais cela n’avait pas d’importance pour Éliane Dionne et son compagnon Félix Pépin. Après cinq ans de planification, leur premier cheptel de 9 900 poules pondeuses était enfin là.

Éliane vient d’une famille de producteurs laitiers, mais elle n’avait aucune expérience avec les poules avant de visiter une ferme d’œufs dans le cadre de ses études à l’Université Laval au Québec. Ça a été le coup de foudre; elle avait trouvé le travail de ses rêves.

La production d’œufs au Canada est assujettie à la gestion de l’offre, de sorte qu’il faut un quota pour vendre des œufs. Le quota d’œufs est rare et coûteux, et Éliane et Félix n’avaient pas la possibilité de racheter celui d’un producteur qui prenait sa retraite. Cependant, les producteurs de moins de 40 ans peuvent présenter une demande pour démarrer leur propre ferme dans le cadre du programme d’aide au démarrage de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ).

La FPOQ a deux programmes distincts pour les nouveaux producteurs, explique Nathalie Gaulin, conseillère à la FPOQ à Longueuil au Québec. Le programme pour les petits cheptels, avec un quota de 500 poules, s’adresse aux producteurs qui veulent vendre des œufs dans le magasin de la ferme ou sur les marchés fermiers. Mais Éliane et Félix se sont intéressés à celui prévu pour les producteurs voulant vivre de la production commerciale d’œufs. Les candidats gagnants reçoivent un quota de 6 000 pondeuses et peuvent en louer davantage à la fédération. 

Above. Le couple a pu établir une opération commerciale lorsqu’il a obtenu un quota dans le cadre du programme d’aide au démarrage de la FPOQ. Le couple et leurs enfants, Floriane et Édouard, s’adaptent à leur nouvelle vie.

Plan d’affaires. Un seul candidat, et deux tous les cinq ans si possible, se voient accorder un quota dans le cadre du programme chaque année. Les candidats doivent soumettre un plan d’affaires très détaillé. Des points sont attribués pour l’emplacement, l’éducation, l’expérience et, surtout, le plan financier. Les gagnants sont tirés au sort parmi la liste restreinte des meilleurs candidats.

« Une fois que nous avons réalisé que l’élevage d’œufs était une véritable possibilité, j’ai suivi tous les cours que je pouvais à l’université sur la production de poules et la gestion d’une entreprise », explique Éliane. Félix a terminé son programme agricole au CEGEP et a travaillé dans des fermes d’œufs.

« Avec les conseils d’une grande équipe consultative d’agriculteurs et de professionnels que nous avons réunie, nous avons élaboré nos plans et notre demande », explique Éliane. « Seul, vous êtes limité, mais en équipe, vous pouvez aller beaucoup plus loin. »

Le couple, sélectionné parmi un groupe de 32 autres candidats en novembre 2020, avait sa grange ultramoderne prête moins d’un an plus tard. Deux mois après l’arrivée des oiseaux, leur cheptel produit à 98 % d’efficacité 9 700 œufs par jour. Une fois plus de quota disponible, ils souhaitent ajouter une autre rangée de cages pour atteindre la capacité totale de la grange de 16 000 poules.

« La production d’œufs m’a fascinée parce qu’elle fait appel à des technologies très avancées », déclare Éliane. « Je peux surveiller nos chiffres quotidiens et savoir tout ce qui se passe dans la grange sur mon téléphone. De plus, il est rassurant de savoir que le système de quotas (les œufs sont produits dans le cadre du système de gestion de l’offre du Canada) rend l’avenir plus prévisible. » ‡

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