UNE PUBLICATION DE JOHN DEERE

Quand l'impensable arrive, comme ce fut le cas pour moi (Katie Knapp), on ne se reconnaît pas dans le miroir.

Agricole 1ᵉʳ février 2024

Force mentale

La développer pendant la période la plus difficile de ma vie.

par Katie Knapp

J'ai appris ce qu'était la véritable force mentale après le suicide inattendu de mon petit ami.

Nous venions de célébrer les fêtes de fin d'année et nous nous préparions à passer le reste de notre vie ensemble. Je n'aurais jamais pu imaginer que cela signifierait seulement quelques jours ... Il a contracté une infection qui lui a inexplicablement fait perdre la raison. Il est parti avant que nous ne puissions réagir.

Je me suis effondrée. L'avenir que j'avais imaginé a disparu. Je n'étais pas équipée pour gérer un deuil si traumatisant.

La culture dans laquelle j'ai grandi — rurale, du Midwest et chrétienne — ne parlait que peu de chagrin et de perte. Pourtant, la perte traumatisante d'un être cher touchera un plus grand nombre d'entre vous que vous ne le pensez. De plus, le deuil n'accompagne pas seulement la mort des êtres chers. Il peut être déclenché par la perte de choses de grande importance (comme la vente de la ferme, la retraite ou un accident débilitant).

Le deuil nécessite de respecter et de renforcer notre cerveau et notre esprit. Au cours des longues journées et maintenant mois sur ce parcours difficile, j'ai beaucoup appris sur ce que cela signifie et je souhaite partager ce que j'aurais aimé avoir su pour, je l'espère, vous aider lorsque vous serez dans une situation similaire.

Au-dessus. Joel Kantola et moi avons pris cette dernière photo le soir du Nouvel An 2021, juste après le premier pic de fièvre. Je ressens sa présence quand je vois un cardinal (supposé représenter la visite de l'esprit d’un être cher.

Écoutez votre instinct. J'ai rapidement appris qu'être mentalement forte signifiait en réalité être immensément vulnérable.

Après le choc initial, je pensais avoir cinq étapes simples à suivre. Mais, mon thérapeute m'a dit qu'il pourrait s'écouler six mois avant que je puisse à nouveau fonctionner de manière proche de la normale; je suis restée incrédule. Mais elle avait raison. Six mois se sont avérés à la fois très longs et pas longs du tout. Le deuil a un impact sur tout; il faut beaucoup travailler pour le surmonter. Le deuil ne peut pas être simplement « réparé ».

Le deuil peut sembler plus lourd que n'importe quel poids au monde. J'avais besoin d'aide pour tout faire, de me rappeler de manger jusqu'à respecter les dates d'échéance des magazines. En tant que « personne forte et indépendante », il est difficile de demander tant d'aide.

J'apprends à m'abstenir d'être ma pire critique. Je ne compare pas un jour à l'autre, et je dois vraiment écouter mes signaux internes concernant mes nouvelles limites et priorités. La dure réalité a été d'apprendre que certains allaient faire ce parcours avec moi alors que d'autres s'éloigneraient.

Mes émotions sont devenues étouffantes et mon sommeil difficile. J'ai dû apprendre que mon corps envoyait ces forts signaux pour m'aider à naviguer dans les vagues tumultueuses. J'ai besoin de laisser couler les larmes dès qu'elles montent, et de ressentir les sentiments quand ils se présentent. Les retenir pour plus tard ne me fera pas moins mal au cœur. J'ai dû apprendre que mes crises de panique et mes rêves épuisants étaient des mécanismes internes fondamentaux conçus pour assurer ma sécurité et m'aider à faire face à la situation.

Mon mantra en tant que monitrice de ski est devenu ma pierre angulaire : un virage à la fois. Pour passer le virage suivant, j'apprends à accepter tout ce qui me réconforte et à ignorer le reste.

Aucune platitude comme « tout arrive pour une raison », « il est mieux là où il est » ou « pensez au bon dans votre vie » ne peut me faire avancer plus rapidement. Mais remarquer la sérénade d'un cardinal, garder mon chien à mes côtés, ou avoir quelqu'un qui accepte mon chagrin et reste dans l'instant avec moi aide.

Ce qui m'a aidée, c'est la connexion. Une perte profonde vous laisse seul et avec l'impression d'être en chute libre. Quand les autres me rappellent que je ne suis pas seule et quand je ressens ces connexions, je me sens assez forte pour continuer à avancer et à prendre le prochain virage.

J'espère que partager ceci aidera beaucoup d'entre vous à se sentir moins seuls dans les moments difficiles. Les ressources que j'ai trouvées utiles se trouvent dans la version en ligne de cet article sur deere.ca/le-sillon.

Sachez surtout qu'il n'y a pas de mauvaise façon de faire son deuil. ‡